Avis du Comité du patrimoine mondial de l'Unesco à propos du projet de la Cité judiciaire sur le plateau du Saint-Esprit

Lors de la 25e session du Comité du Patrimoine mondial de l'Unesco qui se tient depuis le 11 décembre à Helsinki, la délégation luxembourgeoise a pu présenter le dossier de la Cité judiciaire.

Les discussions menées par la délégation luxembourgeoise avec les membres du Bureau les 7 et 8 décembre derniers ont permis de clarifier certains malentendus concernant l'éventuelle perte du statut du site "Luxembourg, vieux quartiers et fortifications" inscrit depuis 1994 sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Unesco.

En effet, contrairement à certains commentateurs mal informés voire malveillants, le Luxembourg n'a jamais risqué d'être rayé de la Liste du patrimoine mondial.

Lors de la réunion du Comité du 12 décembre, M. Jean-Louis Luxen, secrétaire général de l'ICOMOS (International Council on Monuments and Sites) qui avait délégué les deux experts MM. Jantzen et Cantacuzino en mai 2001, sur demande du gouvernement luxembourgeois, a rappelé les reproches formulés par ces experts. Il a rappelé que le site choisi se trouve dans la zone tampon et il a salué l'effort des autorités luxembourgeoises qui, dans un esprit de dialogue ouvert et positif, ont fait procéder à un substantiel remaniement du projet initial ce qui représente pour l'ICOMOS un réel progrès. Il a demandé que les autorités luxembourgeoises continuent leur politique de concertation dans le sens des améliorations déjà apportées. Il  a aussi demandé des précisions sur les vestiges archéologiques découverts sur le site.

En réponse, la délégation luxembourgeoise a fait un bref rappel historique du projet et a rappelé que la Cité judiciaire sera installée dans la zone tampon (définie en 1994, en concertation avec l'UNESCO, la Ville de Luxembourg et le Service des Sites et Monuments nationaux). Elle a fait état de sa politique de dialogue entre l'UNESCO et le gouvernement luxembourgeois, notamment en ce qui concerne les projets du Musée d'Art Moderne Grand-Duc Jean, du Musée de la Forteresse et des circuits culturels Wenceslas et Vauban.

Le Luxembourg a ensuite brièvement évoqué les propositions de changement par rapport aux premiers plans, changements qui permettent de répondre au reproche des experts de l'ICOMOS, à savoir que certains bâtiments gêneraient l'aspect visuel du site:

  • il est prévu de placer les fonctions du SCAS (Service central d'assistance sociale) dans le bâtiment des Archives nationales qui sera intégré dans la Cité judiciaire. Un nouveau bâtiment pour les Archives nationales sera construit dans le cadre de la future Cité des sciences, de la recherche et de l'innovation à Esch-Belval;

  • le bâtiment abritant le Tribunal de la Justice de la Jeunesse sera déplacé de son emplacement initial en bordure des murs de fortification sur la place du Saint-Esprit.

La délégation luxembourgeoise a aussi rappelé que le choix architectural s'inscrit dans le plein respect du tissu urbain, de l'histoire de la Ville de Luxembourg et de la nécessité de répondre à ses besoins de développement, tout cela en conformité exemplaire avec la lettre et l'esprit de la Convention du Patrimoine mondial.

Finalement, la délégation luxembourgeoise a proposé de créer sous le bâtiment qui abritera la Justice de Paix, dans un endroit initialement prévu pour des places de parking, une crypte archéologique permettant la conservation et la mise en valeur des vestiges récemment découverts. Elle a offert de faire parvenir aux membres du Comité des propositions concrètes pour l'aménagement de cette crypte. L'expert archéologue d'ICOMOS, M. Henry Cleer, a souligné la pertinence du choix de cette crypte archéologique en cet endroit.

La secrétaire du centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, Mme Mechtild Roesler a lu la résolution du Comité qui prend note des informations reçues et remercie le Luxembourg des efforts faits dans le cadre de la révision du projet proposé. Cette résolution salue la concertation entre l'ICOMOS, le centre du patrimoine mondial et le gouvernement luxembourgeois et demande au gouvernement de tenir l'UNESCO informée de l'évolution du projet.

En guise de résumé, le président du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO, le Finlandais Henrik Lilius a donné feu vert au gouvernement luxembourgeois pour continuer le projet ("green light to go ahead with the project").

Communiqué par le ministère de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

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